Les objets du futur seront connectés ou ne seront pas

Le réseau Internet est en train de vivre une véritable révolution silencieuse, la transition vers IPv6. De quoi s'agit-il ? Pour être reconnu sur la toile, chaque site internet dispose d'une adresse IP (pour "internet protocol").


Les objets du futur seront connectés ou ne seront pas

Dans la version IPv4 de ce protocole de communication, définie dès le début des années 1970, l'adresse est constituée de quatre groupes de chiffres séparés par des points. Dans la version IPv6, elle est constituée de six groupes de caractères hexadécimaux (lettres et chiffres). L'intérêt de la transition vers IPv6, c'est que le système IPv4 ne permet d'attribuer que 4 milliards d'adresses environ, contre 340 milliards de milliards de milliards de milliards pour IPv6 !

Or, le succès d'internet a dépassé de loin ce que ses créateurs en attendaient. Aujourd'hui, ce ne sont plus seulement les sites internet qui ont besoin d'une adresse IP mais les ordinateurs, tablettes et smartphones qui envahissent les foyers. Et demain, même les objets les plus banals de votre vie en auront une. Grâce au protocole internet, votre congélateur vous enverra des SMS pour vous avertir qu'il est victime d'une coupure d'électricité ou votre bac à fleurs pourra vous prévenir que les plantes ont soif.
C'est ce qu'on appelle l'internet des objets, avec des applications innombrables, même si toutes ne vous semblent pas indispensables à la vie sur Terre. Et l'internet des objets, c'est maintenant !Car à y regarder de plus près, les objets connectés commencent déjà à se multiplier.

Plus besoin de regarder votre smartphone pour connaître la météo ou consulter vos alertes Facebook si vous êtes possesseur d'une des montres connectées lancées récemment par Sony ou Samsung.

La montre-calculatrice, qui fit fureur dans les années 1980 et revient d'ailleurs au goût du jour, est battue, même si les applications restent à ce jour assez limitées, en dehors de l'accès aux réseaux sociaux et à des outils de mesure de votre activité sportive (vitesse de course, etc).

Les déjà fameuses lunettes de Google annoncent, de leur côté, une convergence entre les technologies de réalité augmentée (superposition d'une image réelle et d'une image virtuelle) et celles de la téléphonie mobile, avec un éventail d'applications qui peut réjouir ou faire peur. Les affiches publicitaires que vous croisez dans la rue vous appelleront peut-être par votre nom, comme elles le font avec Tom Cruise dans le fim d'anticipation Minority Report.

Bientôt, les écrans souples feront leur apparition dans nos poches. LG a déjà annoncé la mise en production de telles technologies. Demain, on peut imaginer des tables de grands format, pratiques pour lire un journal, mais qu'on pourra replier dans sa poche.C'est aussi à la maison que les technologies commencent à s'inviter. Cela intéressera plus les propriétaires d'une vaste maison que ceux qui habitent un petit deux-pièces parisien, mais la sonnette connectée proposée par Doorbot permet de visualiser directement sur votre smartphone, grâce à une webcam, le visage de la personne qui cogne à votre porte.

Plus besoin de vous lever du canapé s'il s'agit d'un importun notoire ! Et avec le Lockitron, petit appareil qui se fixe sur la serrure à l'intérieur de la porte, plus besoin de chercher vos clés: l'appareil va détecter votre approche grâce à votre mobile et vous ouvrir la porte lui-même. Un vrai groom, version high tech.

Pour les amateurs de verdure, la start up Koubachi propose un capteur qui va mesurer l'intensité lumineuse, l'humidité du sol et la température autour de vos plantes préférées, puis va les comparer aux conditions recommandées pour le type de plante considéré, afin de vous alerter en cas de problème, grâce à une connexion wifi.

Les objets intelligents pensent aussi à votre santé. Fondée en 2008, la société française Withings, qui a levé 23,5 millions d'euros cet été, notamment auprès de la Banque publique d'investissement, s'est ainsi illustrée par un pèse-personne qui se veut un véritable analyseur de corps, capable de vous donner non seulement votre poids, mais aussi votre masse graisseuse et votre rythme cardiaque, tout en donnant des informations sur la température et la qualité de l'air ambiant.

Le tout est évidemment connecté et l'historique de vos informations peut être récupéré via de nombreuses applications. Et Withings va plus loin avec son petit capteur de 8 grammes seulement (photo) qui va vous suivre partout et analyser vos activités (distance parcourue, calories brûlées, pulsations cardiaque) comme vos phases de sommeil.

A terme, on peut imaginer l'intérêt de tels objets, par exemple pour des consultations médicales à distance.Et ceux qui pensent que les objets connectés sont des gadgets pourraient être détrompés un jour (disons dans quelques décennies) par les voitures "autonomes", c'est-à-dire sans chauffeur, déjà autorisées à la circulation en Californie et expérimentées par Google, Toyota ou encore BMW.

Non seulement ces véhicules n'ont plus besoin de vous pour avancer mais, grâce à la technologie M2M (machine-to-machine), ils pourront dialoguer entre eux. Lorsqu'une majorité des véhicules sera sur ce modèle et que les feux de circulation seront eux-même intelligents, on peut imaginer une circulation routière organisée par un algorithme en fonction de l'intérêt collectif (la fluidité du trafic), plutôt que par l'envie dechacun de passer avant l'autre..

Avec bien souvent pour conséquence les embouteillages, dont le coût est estimé à 5,6 milliards d'euros par an en France ! Et si les objets connectés apportaient à l'homme cette intelligence collective qui fait la force des fourmis ? En attendant, d'autres objets connectés vous permettent de transformer votre voiture immobilisée sur le bitume en bureau.

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