Bourse : Ces secteurs qui ignorent la crise en 2024

Bourse : Ces secteurs qui ignorent la crise en 2024
Alors que la crise n'en finit pas en Europe et menace la survie de nombreuses entreprises, certains secteurs échappent à la récession
Aéronautique : des commandes comme s’il en pleuvait

Après un passage à vide en 2009 du fait du ralentissement de la croissance mondiale, le secteur aéronautique connait depuis deux ans des rythmes de croissance sans précédent. En France, le chiffre d'affaires de la filière (aéronautique et défense) a cru de 16 % en 2012, pour atteindre 42,5 milliards d'euros, dont 75 % à l'exportation.

Les commandes ont frôlé les 50 milliards, à peine moins que le record de 2011 où elles s’étaient envolées grâce au lancement de l’A320 NEO. Face aux prévisions d’augmentation du trafic aérien mondial (+5% par an), les compagnies aériennes doivent renouveler leur flotte et multiplient les « méga-commandes » (voir Airbus engrange la plus grosse commande de son histoire).

Avec un carnet de commandes de près de 600 milliards d’euros, Airbus est ainsi assuré de faire tourner ses usines à plein pendant dix ans. Dans son sillage, les équipementiers comme Safran, Thales ou Zodiac Aerospace ont eux aussi de belles années devant eux. Le bénéfice de Safran a augmenté de 55% en 2012 à près d’un milliard d’euros, presque autant que celui d’EADS (1,2 milliards). Preuve de sa santé, le secteur a recruté 15 000 personnes en France en 2012 et vise un nombre similaire d’embauches en 2013.

  • Luxe : des clients toujours plus nombreux
Le luxe est l’un des rares secteurs où le nombre de clients augmente chaque année. Et pour cause : le nombre de millionnaires et de hauts revenus augmente, de façon très rapide, dans les pays émergents. En 2012, le marché mondial du luxe a dépassé les 200 milliards de dollars (+10%) et cette croissance n’est pas terminée. Selon Caroline Reyl, gérante de fonds chez Pictet Asset Management, la prochaine décennie devrait voir une accélération de la consommation en provenance des trois plus grands marchés émergents après la Chine, à savoir le Brésil, la Russie et l’Inde. « Tout porte à croire que les grandes marques du luxe profiteront de l’abaissement des taxes LVMH, PPR, Hermès dégagent des marges de 20% à 30% douanières et de l’assouplissement des réglementations régissant les importations pour développer une solide implantation sur ces marchés », explique-t-elle. Les marques françaises (LVMH, PPR, Hermès, Christian Dior…) restent des valeurs sûres même si leurs marges pourraient se tasser après plusieurs années fastes.

Situées entre 20 et 30% du chiffre d’affaires, ces marges restent les plus élevées du secteur des biens de consommation. « Compte tenu de la sous-performance du secteur en bourse ces derniers mois, les points d’entrée sont à nouveau intéressants », estime Bruno Vacossin, gérant chez Banque Palatine AM.

  • Industrie pharmaceutique : nouveaux marchés, nouveaux besoins

Les grands laboratoires pharmaceutiques ont connu une année 2012 difficile car marquée par l’expiration de nombreux brevets de médicaments (qui peuvent ensuite être copiés et vendus à moindre prix). Cette « falaise des brevets » aurait fait perdre 46 milliards de dollars de chiffre d’affaires à l’industrie pharmaceutique. Cependant elle n’entame pas la bonne santé des labos. L’augmentation de la population mondiale, associée au vieillissement démographique, sont de puissants moteurs de croissance et la fin des brevets a été bien anticipée par certains groupes comme Sanofi, qui ont su trouver

L'action Sanofi a pris 50% sur un an d’autres sources de revenus. D’après les analystes, Sanofi est particulièrement bien placé pour profiter de la croissance des pays émergents, où les dépenses de santé progressent contrairement aux pays industrialisés. Ces nouveaux marchés ouvrent de belles perspectives pour le groupe français, dont le titre a repris 50% depuis un an (+15% depuis le 1er janvier).

D’autres valeurs du secteur comme Boiron ou Eurofins Scientific font encore mieux.

Au total, l’industrie pharmaceutique française réalise environ 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires dont 45% à l’export. Il s’agit du deuxième secteur exportateur derrière l’agroalimentaire, et du quatrième excédent commercial.

  • E-commerce : un développement accéléré par la crise


En 2012, le pouvoir d’achat des Français a baissé pour la première fois depuis 1984, d’après l’Insee. Pourtant, le chiffre d’affaires des sites internet marchands a atteint 45 milliards d'euros, en hausse de 19%, après avoir déjà progressé de 22% en 2011.

Le e-commerce représente désormais 8% de l'ensemble du commerce de détail en France et un nouveau site se crée toutes les 30 minutes ! « Le e-commerce profite de la crise », résume Christine Altuzarra, économiste à la Coface, pour qui le prix reste l’argument central de l’achat sur internet. Selon la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), le chiffre d’affaires du secteur devrait dépasser les 50 milliards d'euros en 2013 et atteindre 70 milliards d'ici 2015, notamment grâce
 
Un site de e-commerce se crée toutes les 30 minutes à l’explosion des ventes sur tablettes et smartphones.
 
Attention toutefois, cette croissance rapide cache une véritable guerre des prix entre les différents acteurs, dont seuls les plus solides financièrement sortiront indemnes. « Le secteur compte aujourd’hui près de 117 000 acteurs. Il va devoir se consolider », souligne Fabrice Rocchi de la Coface. 

Les groupes américains (Amazon, eBay) dominent ce marché qui reste cependant très ouvert. En France, quelques acteurs sortent du lot : Fnac.com, RueduCommerce, C-discount (groupe Casino-Guichard), Les3Suisses (groupe Otto) ou encore Vente-privée.

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